samedi 18 juin 2016

Même les sans abris ont des pères


Donnet SISA-NZENZO

Quatrième de couverture

Du Congo jusqu'à la France le pas est immense tant ces deux mondes s'ignorent et se fantasment. Rien de commun en effet entre ces deux pays, sinon une langue, et un passé reculé dans un abîme du temps. Aussi, pour le jeune homme envoyé en mission dans l'Hexagone, les malentendus, l'impréparation et surtout les faiblesses morales et mentales de tous les humains rencontrés feront de cette expédition en terre étrangère une aventure où l'on tire jusqu'au bout de soi-même, afin de surmonter les assauts. Frère et sœur premiers arrivés, enlisés par la vie sur des positions défensives, sont trop débordés pour offrir efficacement leur puissance au nouveau venu. Par conséquent Donnet va devoir se débrouiller seul, et contre beaucoup – à commencer par lui-même avec toutes ses illusions de vie facile – et en particulier contre le temps, cette faux que manipule la Préfecture. Finalement il n'y a nul remède en dehors de soi. Tandis que le père, malade, attend au loin d'être sisauvé par ses enfants, Donnet, livré à toutes les intempéries de l'exil, devra vaincre ses culpabilités, ses craintes, ses découragements, et trouver jusqu'au fin fond de l'échec la gangue qui lui permettra de ne jamais, jamais s'avouer vaincu.

J'ai été déstabilisée au début de ma lecture, l'ouvrage n'avait dans son style rien à voir avec "Illusions et confusion, mère de la déconvenue", j'ai donc écrit à l'auteur. Sa réponse m'a convaincue, je devais lire ce témoignage sous un angle différent.
"C'est l'âge, m'explique-t-il, et les conditions d'écritures, cinq ans séparent les deux ouvrages."
C'est un tout jeune homme, fraichement débarqué en France qui témoigne. La France, "El dorado" ou "enfer"! S'il retrouve ses deux ainés, on le sent dépassé par sa nouvelle vie. Il veut vivre libre et heureux, comme on le rêve enfant.
Il vit enfant dans deux mondes différents. Né dans une famille aisée, un retour de fortune oblige ses parents à changer de cap . Ils décident d'envoyer leurs enfants étudier en France. Rien quand il arrive ne correspond à ses rêves, trop jeune, peu habitué à la discipline il semble être en dépression. Il abandonne ses études, passe de petits boulots à emplois mal payés. Et surtout il semble ne rencontrer qu'indifférence, malhonnêteté et exploitation.
Malgré son mal de vivre, il veut relever la tête, réussir…
Il va suivre un des conseils de son père, et contacter un prêtre. Ce ne sera pas facile, mais il reprendra ses études et relèvera la tête.
"Pour un Africain, être expulsé d’un pays, en l’occurrence situé en Europe ou en Amérique du Nord, n’était pas la fin du monde. Par contre, cela pouvait être la fin d’une vie."
Ce n'est pas vraiment une autobiographie, mais plutôt un témoignage, les errements d'un jeune mal dans sa peau et son éveil (douloureux).
J'ai beaucoup aimé l'épilogue. 

Je remercie l'auteur de m'avoir offert cette lecture.

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