mercredi 27 avril 2016

Une saison blanche et sèche

André BRINK
Quatrième de couverture
Ben Du Toit, un professeur d'histoire afrikaner, découvre les réalités de son pays et de l'apartheid quand Gordon, le jardinier noir de son école, et son fils sont arrêtés et meurent en prison.
Traduit de l'anglais par Robert Fouques Duparc.

L'Afrique du Sud, les années 80, l'Apartheid, les émeutes de Soweto qui ont laissées un malaise dans le pays, et Ben Du Toit réalise que la justice de son pays n'est pas la même selon son appartenance ethnique…
Sa vie bascule lorsqu'il décide de prouver que son jardinier est une victime.

C'est toute l'histoire de L’Afrique du Sud, construite par des hollandais, qui pour Du Toit est remise en question. Professeur d'histoire, il sait à quel point son peuple s'est battu pour la liberté. Il ne conçoit pas que son pays puisse être injuste. Il ne sait pas ce que représente l'apartheid, il le découvre.

J'ai aimé cette vision de l'intérieur même, cette vision d'un blanc, cette découverte des horreurs, de l'injustice. J'ai aimé sa colère, son désir d'aller jusqu'au bout…ce désir plus fort que la mort, plus fort que la vie, plus fort que sa vie.

lundi 18 avril 2016

La ferme du pardon

Pierrette MAURU

Quatrième de couverture

Venue prêter main-forte à ses grands-parents fermiers, Justine fait la rencontre de Martin, jeune allemand embauché par l’exploitation familiale.
Entre lui et la jeune fille une idylle débute. Mais Bastien, le père de Justine, ne veut pas entendre parler d’un Allemand pour gendre…
Des récits, des aveux, des confessions, tout aboutit à un seul sentiment : le pardon.


J'ai toujours beaucoup de mal à parler d'un ouvrage que je n'ai pas aimé, surtout s'il s'agit d'un cadeau, ou comme ici d'un partenariat, (ce qui pour moi est la même chose! Merci Partage lecture!).
Je crois que la grosse erreur de l'auteur c'est d'avoir commencé son histoire en 1998. 
Quatre jeunes gens et trois jeunes filles fêtent leur bac…Ils sont sympathiques, une bonne bande de copains, heureux d'avoir leur examen…Mais en 1998, la France vit la coupe du monde de foot, et les résultats du bac, c'est début juillet.  Mais il semble qu'il n'y ait pas non plus de poste de télévision, ce qui peut expliquer cette indifférence. 
Étant née à Argelès-Gazost, j'ai été déçue de ne pas entendre chanter les noms des villages, des bourgs et petites villes…seule Lourdes est nommée, pas un gave, pas un mot du patois local, et les "pitchounes" sont devenus des "petitouts".
J'ai été aussi surprise de trouver les filles au ménage, à la cuisine et à la vaisselle, alors que les garçons sont cantonnés dans de travaux dit de force.
J'ai d'ailleurs vérifié la date, parce que j'ai eu l'impression de me retrouver dans les années cinquante ou soixante, où l'allemand reste l'ennemi du français, où le juif ne peut pas être ami de l'allemand…et si l'histoire du prisonnier français sauvant la petite fille allemande reste touchante, elle vient un peu tard.
L'ouvrage est plein de bons sentiments, ce sont des gens bien, sans aspérités, sans défauts.

Je remercie Partage lecture et les éditions Baudelaire pour ce partenariat.



dimanche 17 avril 2016

De force

Karine GIEBEL

Quatrième de couverture

Le temps de l'impunité est révolu.
Le temps des souffrances est venu.

Elle ne m'aimait pas. 
Pourtant, je suis là aujourd'hui.
Debout face au cercueil premier prix.
Car moi, j'ai voulu l'aimer. De toutes mes forces.
De force. Mais on n'aime pas ainsi.

Lorsque j'arrive devant la porte de mon ancienne chambre,
ma main hésite à tourner la poignée.
En allumant la lumière, je reste bouche bée.
Pièce vide, tout a disparu.
Il ne reste qu'un tabouret au centre de la pièce.
Sur le tabouret, une enveloppe.
Sur l'enveloppe, mon prénom en lettres capitales.
Deux feuilles, écrites il y a trois mois.
Son testament, ses dernières volontés.

Je voulais savoir. 
Maintenant, je sais. 
Et ma douleur n'a plus aucune limite.

La haine.
Voilà l'héritage qu'elle me laisse.


Le quatrième de couverture est extrait du prologue. Déjà glaçant, un homme ou une femme assiste à l'enterrement de sa mère, puis va vider la maison où elle vivait …
Mais qui est-il, qui est-elle?

Parce qu'il sauve Maud d'une agression, Luc va être engagé par le professeur Reynier pour être garde du corps. Jeune femme fragile, trop couvée par son père, Maud n'arrive pas à s'émanciper de ce père, trop aimant, trop étouffant. Le professeur règne en maître incontesté, écrasant de mépris envers les domestiques, Amanda et Sébastien, envers Charlotte, sa superbe épouse.
Tous les personnages sont là, ils ont tous de lourds secrets, deux visages.
J'ai beaucoup aimé les lettres que Luc reçoit de sa maman. Un souffle de douceur, de tendresse dans un univers pervers.
Mais à qui donc était destiné la lettre du prologue…j'ai triché bien sûr, en allant la lire. Mais je me suis laissée tout de même emporter par l'histoire, espérant parfois sortir du sordide que Giebel se plait à nous décrire…Un livre que j'ai eu du mal à laisser de côté, que j'ai lu sans pratiquement m'arrêter, 522 pages de plaisir, de révolte et de tristesse.

vendredi 15 avril 2016

Ne t'approche pas

Luana LEWIS


Quatrième de couverture

Depuis trois ans, Stella, psychologue, vit recluse chez elle. Souffrant d’une agoraphobie sévère, elle se sent à l'abri dans cette maison isolée qu’elle partage avec son mari, Max. Mais lorsque la jeune Blue frappe à sa porte, avec ses grands yeux effrayés et ses tristes histoires, le monde que Stella a mis tant de temps à construire commence à s’effondrer…
Derrière le masque de l’adolescente se cache une redoutable manipulatrice. Blue va porter un coup fatal à l’équilibre fragile qui régit la vie de Stella, l’obligeant à se confronter aux traumatismes de son passé et aux secrets qui pèsent sur son mariage.

Traduit de l'anglais par Perrine Chambon et Arnaud Baignot.

Stella ne peut pas laisser Blue dehors. Il fait si froid que cette jeune adolescente, si peu couverte va mourir de froid. Alors, malgré sa peur, elle se fait violence, et ouvre sa porte.
L'histoire se passe à deux époques, si proches, 2009 et 2011, mais si lointaines.
C'est l'univers noir de la psychiatrie, les effets des traitements thérapeutiques, les malades manipulateurs, la perversion des soignants. 
C'est la perversion de l'auteur, psychologue clinicienne, qui nous promène, fait monter notre tension, qui manipule qui, qui fantasme, qui ment…
Heureusement il y a Peter, personnage secondaire, certes, mais dont on espère une réaction positive…une aide…
Ce roman montre aussi à quel point toute agression doit être dénoncée, "avouée"par la victime. Se taire, c'est prendre le risque de ne pas guérir, et de laisser l'agresseur continuer ses forfaits.

L'affaire Clémence Lange

Laura SADOWSKI

Quatrième de couverture

Maître Nicolas Kléber appartient à cette catégorie de jeunes gens à qui tout sourit : il est beau, brillant, et promène à son bras une ravissante créature. Il doit justement la rejoindre dans quelques heures sur les cimes enneigées de Chamonix pour fêter le Nouvel An. 
Mais, avant cela, il lui faut se rendre à Fleury-Mérogis, où l'une de ses clientes comparaît devant le conseil de discipline. Simple formalité... qui va virer au cauchemar. Car Clémence Lange compte bien faire payer à son avocat la légèreté dont il a fait preuve lors de son procès : elle lui a valu quinze ans de réclusion pour le meurtre de son amant dont elle se dit innocente. 
Séquestré dans une cellule prototype de la prison, notre fringant avocat va vivre une véritable descente aux enfers… 

Maitre Kleber est un homme et un avocat heureux. Avocat d'affaire, il ne connait pas l'univers carcéral. C'est tout à fait par hasard qu'il avait défendu, en appel, Clémence Lange. Sans une connaissance profonde du dossier, lui aussi convaincu de la culpabilité de sa cliente, il traite cette affaire avec légèreté.
Ce roman nous met face à la dureté de la police et de la justice. Nous ne sommes pas au cinéma! Partant du principe que Clémence est coupable, il semble qu'on ne cherche pas bien loin. Personne ne l'écoute, et comme elle est fragile, elle est une coupable idéale.
"Cette histoire relate des évènements qui se sont réellement déroulés". C'est d'autant plus bouleversant.
Lecture commune mars/avril 2016

Dans l'ombre de Mayerling

Juliette BENZONI

Quatrième de couverture

1875. La mort dans l'âme, la jeune Louise de Belgique, âgée de 17 ans, s'apprête à partir pour Vienne, au lendemain de ses noces sans amour avec Philippe de Saxe-Cobourg.
Mais entre Louise et Geza Mattachich, un bel officier croate, une passion naît, violente et immédiate, et ne tarde pas à éclater au grand jour.
La princesse doit alors renoncer à son rang, ses enfants et sa fortune. Sur les routes de l'exil, les amants se retrouvent seuls au coeur d'un immense empire dont toutes les forces sont tournées contre eux.
Sur cette passion scandaleuse plane désormais l'ombre de Mayerling.

C'est la triste histoire d'une jeune princesse, violée par son mari le soir de ses noces et qui pour se venger devient une femme frivole, ne se souciant plus que de son apparence, faisant des dettes, ne vivant que dans le luxe.
Un jour elle rencontre l'amour…
Si au départ j'ai été émue par l'histoire de Louise, très vite je n'ai vu en elle qu'une femme incapable de se prendre en main, allant même jusqu'à attaquer la Belgique pour récupérer de l'argent.
Lecture commune mars avril 2016

lundi 11 avril 2016

Les enfants de l'eau noire

Joe R. LANSDALE

Quatrième de couverture

Texas, années 1930. Élevée dans la misère au bord de la Sabine, qui s’écoule jusqu’aux bayous de Louisiane, May Linn, jolie fille de seize ans, rêve de devenir star de cinéma. Un songe qui s’achève brutalement lorsqu’on repêche dans le fleuve son cadavre mutilé. Ses jeunes amis Sue Ellen, Terry et Jinx, en rupture familiale, décident alors de l’incinérer et d’emporter ses cendres à Hollywood. May Linn ne sera jamais une star, mais au moins elle reposera à l’endroit de ses rêves…
Volant un radeau mais surtout le magot d’un hold-up, la singulière équipe s’embarque dans une périlleuse descente du fleuve, le diable aux trousses. Car non seulement l’agent Sy, flic violent et corrompu, les pourchasse, mais Skunk, un monstre sorti de l’enfer, cherche à leur faire la peau. Quand vous décidez de faire vôtres les rêves d’un autre, ses pires cauchemars peuvent aussi profiter du voyage…

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Bernard Blanc.

Dès les premières pages, nous plongeons dans un univers sordide, qui fait peu de cas de la vie humaine, où les femmes battues n'ont plus la force de se battre, où les hommes ne sont que des brutes sanguinaires, où de jeunes ados, s'ils veulent un avenir n'ont d'autre choix que la fuite. 
Sue Ellen, la narratrice fuit, pour ne plus avoir à dormir avec une buche, au cas où son père…pour ne plus avoir le spectacle de sa mère, se réfugiant dans la drogue pour ne plus vivre sa vie. Terry fuit, un beau-père terrorisant sa mère, fuit un village où, parce que trop beau, trop délicat, une réputation d'homosexuel lui colle à la peau, Jinx, jeune noire n'a d'autre espoir que de servir les blancs, sous-payée et maltraitée. Alors, réaliser, par delà la mort, le rêve de leur amie, c'est aussi choisir une autre vie.
Je ne classerai pas ce roman dans les policiers ou thrillers, mais dans les romans d'aventures. Nos jeunes héros vont en effet, avec la maman de Sue Ellen, naviguer sûr la Sabine, devant échapper à leurs poursuivants, (ils ont tout de même récupéré l'argent d'un hold up) mais aussi au terrible Skunk. 
J'ai de suite aimé la narratrice, ses doutes, ses peurs, sa largesse d'esprit et sa force de caractère. 
"—Une fille de couleur et un pédé… Tu traînes décidément avec des gens bizarres.
  —La seule chose de bizarre, c'est qu'il y ait des gens pour penser que ça l'est."
Je crois que cet extrait d'un dialogue entre Terry et Sue Ellen résume bien la personnalité de la narratrice.
Une lecture rapide, agréable et qui parfois fait froid dans le dos!

samedi 2 avril 2016

Sous les vents de Neptune

Fred VARGAS

Quatrième de couverture

Une jeune fille assassinée par trois coups de poinçon, un ivrogne qui ne se souvient de rien mais que tout accuse... Pour le commissaire Adamsberg, il n'y a aucun doute: le passé refait surface. Le tueur au trident est de retour. Celui-là même qui avait poignardé la fiancée de Raphaël, le frère du commissaire, des années plus tôt dans leur contrée natale des Pyrénées. 
Seul hic: l'homme est mort depuis vingt ans… 
Se pourrait-il qu'Adamsberg, cet homme rêveur et sensible, coure après un fantôme et perde la   raison ?

Avec ce roman je découvre Vargas, son style et son héros Adamsberg.  Bien sûr, je ne fais jamais attention aux séries, ce roman est donc de tome 4 d'une série de 8!!! Je n'ai pas été gênée. 
J'ai fait la connaissance de  Adamsberg, commissaire sinon taciturne, plutôt solitaire, pourvu d'une intuition qui fait l'admiration de son équipe et de ses supérieurs. Quelques affaires irrésolues qui le touchent plus particulièrement, puisque Raphaël, son presque jumeau a été impliqué  dans l'un des meurtres.
Avec son équipe, ils partent pour une formation au Canada. 
J'ai aimé les personnages tels que Clémentine et Josette, deux superbes dames âgées, Violette , qui lui explique pourquoi elle ne l'apprécie pas, mais l'aidera à quitter le Canada.
Des personnages atypiques et sympathiques, une lecture facile, et un bon moment de lecture.