samedi 14 février 2015

Primo

Maryline DESBIOLLES
Couverture: Bénédicte Lassalle

Quatrième de couverture

"1932, la date de l’histoire qu’on m’avait racontée il y a peu et qui ainsi, à revers, se rappelle à moi. Une histoire qui se passe à Turin. Une histoire familiale qui n’avait pas le charme de l’exotisme et qui ne me touchait cependant pas directement. […] Qu’est-il arrivé à Primo, le Premier, le tout premier, la première heure, le point du jour qui serait mort trois jours après que Renato est né? "

C'est le style qui en premier m'a séduite, j'ai de suite aimé cette musique, ce rythme qui donne au texte toute sa couleur. Une couleur que je retrouve dans la photo de la couverture de ce petit roman. Des nuances de gris, de vert, et cette femme, d'une autre époque, qu'on pourrait presque croire enceinte si on n'y prêtait pas attention. Le rouge de sa robe semble lui aussi terni par les embruns, et son sourire se perd dans les méandres des souvenirs.
C'est un peu de sa vie que nous offre Maryline Desbiolles, au travers de ses souvenirs. Elle se souvient des douleurs de sa grand-mère, elle porte en elle le deuil non fait des enfants perdus de cette femme. Elle souffre des non-dits. Elle souffre de ce grand-père qui jette un livre "par la rivière", de ce grand-père trop souvent absent pour aider son épouse dans les grandes douleurs, de ne pas avoir écouté cet homme qui n'a pas su se faire aimer.
Elle porte en elle cette grand-mère, qui fut mère sublime et qu'elle associe à toutes les mères meurtries, qui portent en elles, qui tiennent dans leur bras un enfant qui n'est plus qu'un poids mort.
Je remercie Partage lecture et les éditions Points pour cette belle découverte.


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