dimanche 11 octobre 2015

Des mille et une façons de quitter la MOLDAVIE

Vladimir LORTCHENKOV
Couverture: Marion Tigréat.
Quatrième de couverture

La Moldavie, on l'aime ou on la quitte.
À Larga, petit village misérable où ne poussent guère que des trognons de choux, les habitants caressent tous cette merveilleuse idée : émigrer. 

Leur paradis terrestre ? L'Italie, où les attendent prospérité et brunes incendiaires. Pour ce faire, rien n'est trop cher, ni trop fou : vendre un rein, transformer un tracteur en sous-marin, organiser une croisade religieuse ou apprendre le curling afin de décrocher un visa d'équipe nationale. Tout plutôt que de renoncer.
Et si la chance souriait aux audacieux ?
Traduit de russe par Raphaëlle Pache.

"Je me presse de rire de tout avant d'être obligé d'en pleurer." Beaumarchais (Le barbier de Séville "Figaro")
Quel plaisir que la lecture de ce roman. Un tout petit village, cinq cents âmes environ, et une vie monotone, alcool, bagarres, semblent ponctuer la vie des habitants de Larga. Mais voilà, l’être humain est ainsi fait, ils ont un rêve, c’est ancré en eux… Leur « Eldorado » c’est l‘Italie. Ils mettent tout en œuvre pour aller vivre en Italie, c’est même leur seul but, leur seul espoir.
Un problème cependant, l’Italie existe-t-elle vraiment ? Ceux qui sont partis ne sont jamais revenus ; Et l’argent qu’ils envoient, les coups de téléphone, c’est au début de leur exil. Ensuite plus rien.
Nous tombons dans le burlesque, tant les façons de rejoindre le pays de cocagne sont multiples. Arnaqués, délestés de leur pécule (le plus souvent emprunté, un passage coute 4000 euros sans les « à côtés »), ils ne renoncent pas, se vendent en pièce détachés (reins, foie, poumons), décident de partir en croisade ou construisent différents engins, avions ou sous-marins, pour franchir les différents obstacles.
Tout en nous faisant rire (jaune) l’auteur aborde des sujets très graves; le trafic d’êtres humains, d’organes, d’enfants même, les corruptions politiques, la prostitution et ce qu’on appelle pudiquement « l’esclavage moderne ».
L’auteur crie aussi son désespoir devant cet exode en faisant dire à Tudor, un de ses personnages
« Comprenez, malheureux, que nous cherchons ailleurs quelque chose que nous pourrions avoir ici. Ici même, en Moldavie ! Nous pouvons nettoyer nous-mêmes nos maisons, refaire nous-mêmes nos routes. Nous pouvons tailler nos arbustes et cultiver nos champs. Nous pouvons cesser de médire, de nous saouler, de fainéanter. [...] Arrêter de truander ! Commencer à vivre honnêtement ! L'Italie, la véritable Italie se trouve en nous-mêmes ! » (p 226).
Je remercie Partage lecture et les Éditions Pocket pour ce partenariat.





2 commentaires:

  1. Ta chronique me donne très envie de découvrir ce titre, il a l'air vraiment très sympa.
    Je le note !
    Passes une bonne semaine Joëlle.

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    1. Une façon originale de parler de l'immigration.
      Merci Céline.

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