jeudi 11 décembre 2014

Dora Bruder

Patrick MODIANO
Couverture: René-Jacques

Quatrième de couverture

« J'ignorerai toujours à quoi elle passait ses journées, où elle se cachait, en compagnie de qui elle se trouvait pendant les mois d'hiver de sa première fugue et au cours des quelques semaines de printemps où elle s'est échappée à nouveau. C'est là son secret. Un pauvre et précieux secret que les bourreaux, les ordonnances, les autorités dites d'occupation, le Dépôt, les casernes, les camps, l'Histoire, le temps - tout ce qui vous souille et vous détruit - n'auront pas pu lui voler. »

Le quatrième de couverture de mon édition est le dernier paragraphe du roman, ce n'est pas commun, mais cela résume bien l'histoire.
Dans une vieille édition de Paris Soir, celle du 31 Décembre 1941, une annonce: "On y recherche une fugueuse âgée de quinze ans, Dora Bruder."
Nous sommes dans les années quatre-vingt-dix lorsque Modiano lit cette annonce. Il va partir à la recherche de cette jeune fugueuse. 
J'ai ressenti chez le narrateur comme un devoir de mémoire. Ecrire, retrouver Dora, c'est retrouver un peu de tous ceux qui ont disparus en ces temps de Paris occupé, d'étoile jaune, de rafles et d' internements abusifs. 
Se souvenir aujourd'hui en refaisant le chemin, ne pas oublier et mêler sa propre vie à ses recherches. Entre le 25 février 1926, jour de naissance de Dora, et le 13 août 1942, date de son internement au camp de Drancy, l'auteur tente de retrouver cette enfant rebelle.
C'est un roman assez étrange, comme si Modiano voulait qu'on oublie pas tous ces anonymes privés de leur liberté, de leur vie.

J'ai été profondément émue en écoutant certains extraits du discours de Modiano lors de la remise de son prix. J'ai donc décidé de le lire, vous pouvez le lire  ICI  .

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